On my own
Reprenons ou nous en etions, a savoir jeudi soir a Nha Trang, juste avant que Vince et Steacy n'integrent un bus pour Dalat.
Une fois le bus parti et l'heure suivante glandee, je suis allee larver sur la plage en attendant qu'icelle s'eveille. Vers 23h30 le Sailing club a commence a s'animer. J'ai squatte le dancefloor deux petites heures, partageant une concentration impressionante de nationalites differentes.
C'est donc un peu crevee que j'ai pris le bus puis le bateau hier matin pour un nouveau tour a travers les iles. On a commence par aller nourir des autruches a moitie plumees (c'est vorace ces betes-la). Ensuite on a eu droit a quelques heures de lezarde dans une crique over-paradisiaque, que j'ai eu l'insigne privilege de survoler en parachute ascentionnel. C'etait un peu au-dessus de mes moyens (10 euros), mais n'ayant plus ni hotel ni bus a payer et n'ayant finalement pas ete au spa, je me le suis permis. C'etait juste... wahou. Indescriptible. Essayez d'imaginer etre debout a des dizaines de metres au-dessus de la mer, tenu par deux malheureux bouts de ficelle, mais etonnemment stable, admirer les plages, les forets de cocotiers, les montagnes a l'horizon...
Ensuite j'ai sympathise avec une jeune autochtone absolument adorable, et aussi avec mon guide (j'ai toujours autant de mal avec les hordes de touristes), echanges d'adresses mail (je sais pas combien j'en ai recupere ici a Nha Trang). J'ai pas fait de sieste, histoire d'etre suffisemment crevee le soir et dormir dans le bus. On a fini par mettre le cap sur l'ile aux singes. Une demi-heure de bateau, pendant laquelle j'ai eu la mauvaise idee de regarder mon portable.
Quan : Hi, what's a pity ! Tomorrow I have to go to Nha Trang with my family, so I can't c u !
Angele : You're coming here when I go back ! But until when ?
Quan : Well I have to stay until 25 so bad
Effectivement, so bad. Ca m'a vraiment fait bizarre de realiser que j'allais plus le voir du tout. En fait, ca m'a vraiment fait bader. Enfin, je realisais pas vraiment. Ou peut-etre trop. Disons que ca me tourneboulait suffisemment pour detourner mon attention de la mer et des montagnes. Enfin, pour etre vraiment proche de la verite, j'aurais amplement prefere que le bateau coule a pic dans l'instant.
D'adorables primates sont venus nous manger dans la main. So cute. Ensuite ils nous ont presente un joli numero de cirque. J'ai apprecie, meme si j'etais quelque peu occupee a echafauder un plan machiavelique.
J'ai fini par recevoir un message de My Chi comme quoi toute la team se reunissait dimanche soir (condition sine qua non de mon plan machiavelique). A peine sortie du bus (ou plutot bondie du bus), je suis partie a la recherche d'un hotel dans mes moyens (mon stock de billets de 100 000 dongs touchant a sa fin).
Avisant un grand dreadeux blanc dans la rue, je suis allee lui demander conseil. On a tous des prejuges, qu'on le veuille ou non, et en l'occurrence les dreadeux ne crechent pas au Rainbow Hotel (c'est une constante inalienable). Effectivement, il crechait dans un trou paume a 6 euros la nuit. Il m'a indique le chemin dans un anglais bien trop rapide pour mon cerveau fatigue, il me l'a reindique, et il m'a finalement note l'adresse sur un bout de papier, accompagnee d'un shema obscur. J'ai tente de suivre ses instructions, je suis sortie de la city map a une vitesse fulgurante, je savais plus ou j'etais, je voyais limite flou a cause de la fatigue, il s'est fait 17h30 et la nuit est tombee comme une pierre, evidemment j'avais toutes mes affaires sur le dos. J'ai tente de montrer mon papier a des quidams et des mototaxis, tout le monde a essaye de m'aider, une nana a meme cherche l'adresse sur son iphone, personne n'a jamais trouve. Finalement un mototaxi a pretendu savoir, mais apres 10 mn de trajet j'ai commence a avoir quelques doutes. J'ai atteri non pas dans un hotel, mais chez une famille francophone fort sympatique qui accueillait trois hotes francais pour diner. Ni une ni deux le gars m'a invitee a partager le repas, il m'a dit que de toute facon ils conduisait ses invites a l'hotel apres le diner, que sa soeur bossait dans l'hotel en question et qu'il appelait tout de suite pour me negocier le prix. Tout ca allait beaucoup, beaucoup trop vite pour mon cerveau sous anesthesie, mais c'etait juste magique. Le repas etait delicieux et les gens tout a fait cools. Ils etaient tout impressionnes que je voyage seule, comme l'etaient tous les gens que j'ai rencontres a Nha Trang (oh, you travel on your own ? but you're a girl ! you're very young ! evidemment, dans le dernier cas cite ils m'ont dit ca en francais, mais ca sonne moins bien).
L'hotel etait irreprochable, je me suis endormie comme une loque a 8h30 alors que j'etais invitee a sortir, je me suis reveillee a 5h et j'ai entrepris d'aller voir le soleil se lever - tu parles ! On fait difficilement plus a l'est que Nha Trang. A 5h30 le soleil est deja bien au dessus de la mer, trop eblouissant pour etre admire, la ville vit plus qu'a n'importe quelle heure du jour, la mer est pleine de baigneurs, la plage est pleine de cours d'aerobic et d'arts martiaux (j'ai meme vu un cours de karate compose exclusivement de vieilles dames). Petit dej dont milk-shake banane, retour a l'hotel puis tour au marche avec mes poteaux improvises.
Je les ai laisses a midi et je suis allee faire ma loque sur la plage. Il est six heures, Quan va debarquer, ca m'etonnerait pas qu'on squatte le sailing club jusqu'a pas d'heure. Parfaite preparation pour mon trajet en bus de demain. J'arrive a 18h a Saigon, j'espere que la team n'aura pas a m'attendre :-$ ca serait tres deplace. Enfin moi on m'a dit "evening".
J'ai l'impression d'avoir franchi une etape dans le fait de me sentir libre. J'ai l'impression d'etre la ou j'ai toujours voulu etre, d'habiter partout et nulle part, de vivre avec tout le monde et personne, toujours un peu paumee, mais jamais trop. Je n'ai plus peur de rien, ni des gens, ni de l'imprevu. Je fais ce que je veux, quand je veux, je m'adapte a mes propres changements de plan. Mon avion decolle dans deux jours, et ce voyage est plus dingue qu'il ne l'a jamais ete.
Une fois le bus parti et l'heure suivante glandee, je suis allee larver sur la plage en attendant qu'icelle s'eveille. Vers 23h30 le Sailing club a commence a s'animer. J'ai squatte le dancefloor deux petites heures, partageant une concentration impressionante de nationalites differentes.
C'est donc un peu crevee que j'ai pris le bus puis le bateau hier matin pour un nouveau tour a travers les iles. On a commence par aller nourir des autruches a moitie plumees (c'est vorace ces betes-la). Ensuite on a eu droit a quelques heures de lezarde dans une crique over-paradisiaque, que j'ai eu l'insigne privilege de survoler en parachute ascentionnel. C'etait un peu au-dessus de mes moyens (10 euros), mais n'ayant plus ni hotel ni bus a payer et n'ayant finalement pas ete au spa, je me le suis permis. C'etait juste... wahou. Indescriptible. Essayez d'imaginer etre debout a des dizaines de metres au-dessus de la mer, tenu par deux malheureux bouts de ficelle, mais etonnemment stable, admirer les plages, les forets de cocotiers, les montagnes a l'horizon...
Ensuite j'ai sympathise avec une jeune autochtone absolument adorable, et aussi avec mon guide (j'ai toujours autant de mal avec les hordes de touristes), echanges d'adresses mail (je sais pas combien j'en ai recupere ici a Nha Trang). J'ai pas fait de sieste, histoire d'etre suffisemment crevee le soir et dormir dans le bus. On a fini par mettre le cap sur l'ile aux singes. Une demi-heure de bateau, pendant laquelle j'ai eu la mauvaise idee de regarder mon portable.
Quan : Hi, what's a pity ! Tomorrow I have to go to Nha Trang with my family, so I can't c u !
Angele : You're coming here when I go back ! But until when ?
Quan : Well I have to stay until 25 so bad
Effectivement, so bad. Ca m'a vraiment fait bizarre de realiser que j'allais plus le voir du tout. En fait, ca m'a vraiment fait bader. Enfin, je realisais pas vraiment. Ou peut-etre trop. Disons que ca me tourneboulait suffisemment pour detourner mon attention de la mer et des montagnes. Enfin, pour etre vraiment proche de la verite, j'aurais amplement prefere que le bateau coule a pic dans l'instant.
D'adorables primates sont venus nous manger dans la main. So cute. Ensuite ils nous ont presente un joli numero de cirque. J'ai apprecie, meme si j'etais quelque peu occupee a echafauder un plan machiavelique.
J'ai fini par recevoir un message de My Chi comme quoi toute la team se reunissait dimanche soir (condition sine qua non de mon plan machiavelique). A peine sortie du bus (ou plutot bondie du bus), je suis partie a la recherche d'un hotel dans mes moyens (mon stock de billets de 100 000 dongs touchant a sa fin).
Avisant un grand dreadeux blanc dans la rue, je suis allee lui demander conseil. On a tous des prejuges, qu'on le veuille ou non, et en l'occurrence les dreadeux ne crechent pas au Rainbow Hotel (c'est une constante inalienable). Effectivement, il crechait dans un trou paume a 6 euros la nuit. Il m'a indique le chemin dans un anglais bien trop rapide pour mon cerveau fatigue, il me l'a reindique, et il m'a finalement note l'adresse sur un bout de papier, accompagnee d'un shema obscur. J'ai tente de suivre ses instructions, je suis sortie de la city map a une vitesse fulgurante, je savais plus ou j'etais, je voyais limite flou a cause de la fatigue, il s'est fait 17h30 et la nuit est tombee comme une pierre, evidemment j'avais toutes mes affaires sur le dos. J'ai tente de montrer mon papier a des quidams et des mototaxis, tout le monde a essaye de m'aider, une nana a meme cherche l'adresse sur son iphone, personne n'a jamais trouve. Finalement un mototaxi a pretendu savoir, mais apres 10 mn de trajet j'ai commence a avoir quelques doutes. J'ai atteri non pas dans un hotel, mais chez une famille francophone fort sympatique qui accueillait trois hotes francais pour diner. Ni une ni deux le gars m'a invitee a partager le repas, il m'a dit que de toute facon ils conduisait ses invites a l'hotel apres le diner, que sa soeur bossait dans l'hotel en question et qu'il appelait tout de suite pour me negocier le prix. Tout ca allait beaucoup, beaucoup trop vite pour mon cerveau sous anesthesie, mais c'etait juste magique. Le repas etait delicieux et les gens tout a fait cools. Ils etaient tout impressionnes que je voyage seule, comme l'etaient tous les gens que j'ai rencontres a Nha Trang (oh, you travel on your own ? but you're a girl ! you're very young ! evidemment, dans le dernier cas cite ils m'ont dit ca en francais, mais ca sonne moins bien).
L'hotel etait irreprochable, je me suis endormie comme une loque a 8h30 alors que j'etais invitee a sortir, je me suis reveillee a 5h et j'ai entrepris d'aller voir le soleil se lever - tu parles ! On fait difficilement plus a l'est que Nha Trang. A 5h30 le soleil est deja bien au dessus de la mer, trop eblouissant pour etre admire, la ville vit plus qu'a n'importe quelle heure du jour, la mer est pleine de baigneurs, la plage est pleine de cours d'aerobic et d'arts martiaux (j'ai meme vu un cours de karate compose exclusivement de vieilles dames). Petit dej dont milk-shake banane, retour a l'hotel puis tour au marche avec mes poteaux improvises.
Je les ai laisses a midi et je suis allee faire ma loque sur la plage. Il est six heures, Quan va debarquer, ca m'etonnerait pas qu'on squatte le sailing club jusqu'a pas d'heure. Parfaite preparation pour mon trajet en bus de demain. J'arrive a 18h a Saigon, j'espere que la team n'aura pas a m'attendre :-$ ca serait tres deplace. Enfin moi on m'a dit "evening".
J'ai l'impression d'avoir franchi une etape dans le fait de me sentir libre. J'ai l'impression d'etre la ou j'ai toujours voulu etre, d'habiter partout et nulle part, de vivre avec tout le monde et personne, toujours un peu paumee, mais jamais trop. Je n'ai plus peur de rien, ni des gens, ni de l'imprevu. Je fais ce que je veux, quand je veux, je m'adapte a mes propres changements de plan. Mon avion decolle dans deux jours, et ce voyage est plus dingue qu'il ne l'a jamais ete.